Ce soir jeudi 11 janvier
mobilisation féministe devant les préfectures
À Montpellier 18h30 devant la préfecture
Nous sommes féministes. Nous sommes de celles qui reçoivent les
paroles des victimes chaque jour, de celles qui ne veulent plus compter
les viols, les incestes, les féminicides, les agressions sexuelles et
sexistes, de celles qui ne cessent de prôner la
transformation de nos
politiques publiques pour en finir avec toutes les violences faites aux
femmes, aux enfants et aux minorités de genre.
Nous dénonçons, nous agissons, nous luttons sans relâche contre ce fléau. Nous écoutons les paroles des victimes. Leurs drames ne sont pas des fictions. Nous sommes solidaires et déterminées face à cette réalité qui touche toutes les femmes, qu’elles soient célèbres ou non. Nous sommes fières de chacune d’entre nous, de celles qui parlent et de celles qui ne peuvent pas. Dans ce monde qui laisse les victimes dernières de cordée sans justice, nous croyons à la présomption de sincérité.
Emmanuel Macron a tranché au plus haut sommet de l’Etat, à l’image de son bilan en la matière : « il y a la présomption d’innocence », « Gérard Depardieu rend fière la France », dénonçant une prétendue « chasse à l’homme » exercée contre l’acteur dont il est « un grand admirateur », dissimulant volontairement le fait qu’il est mis en examen depuis 2020 pour viol et agression sexuelle et occultant les nombreux témoignages existants sur l’attitude sexiste et dangereuse de l’acteur à l’encontre des femmes sur les plateaux de tournage.
Le Président n’a pas eu un mot de solidarité à l’égard des victimes
présumées et pas le moindre regard critique sur les propos et
agissements répréhensibles relevant de la justice dont tout le monde a
été témoin grâce au reportage de Complément d’enquête.
Ce choix
assumé de se tenir du coté d’un auteur de violences, venant d’un
Président de la République, garant des institutions, invalide la parole
des plaignantes et entrave leur recours à la justice, anéantit leurs
espoirs de reconnaissance du préjudice subi, contrarie leurs tentatives
de reconstruction. Autoproclamé champion de la lutte contre les
violences faites aux femmes, le président Macron s’avère être, ni plus
ni moins, un défenseur des agresseurs présumés. Déjà en décembre 2021
pendant l’affaire Nicolas Hulot, il discréditait les féministes en les
comparant à une « société de l’Inquisition » faisant d’elles des
bourreaux, là où elles sont en réalité victimes ou défenseures de ces
dernières.
Relisons tous les témoignages individuels, chacune d’entre nous sait de quoi il s’agit quand nous disons #Metoo : la violence
patriarcale
s’exerce sur nous au quotidien, quel que soit notre âge, notre métier,
notre condition sociale. Pour rappel, les mis en cause dans ces affaires
sont à 96 % des hommes, les femmes et les filles représentent 86 % des
victimes de violences sexuelles.
Parmi toutes les victimes, 56% sont
mineures. Nous dénonçons de nouveau aujourd’hui ces chasseurs qui nous
voient comme leur proie, qui nous pensent à leur disposition, qui
supposent que le sexe et la violence se confondent à leur profit et pour
leurs prétendus besoins. Nous voulons que cessent rapidement les
laisser-faire et les passe-droits car les agresseurs n’existent pas
qu’au cinéma, ils sont aussi présents dans notre quotidien. Ce quotidien
dont la violence est validée et acceptée par le Président de la
République. Un vieux monde revendiqué par une tribune qui met un j
majuscule à Justice en méprisant les victimes et en défendant un homme
qui pense au clitoris d’une petite fille quand elle fait du cheval. Les
signataires savent ne prendre aucun risque : seules 1% des plaintes pour
viol aboutit à une condamnation. La défaillance de notre système
judiciaire nourrit l’impunité.
Les féministes contemporaines luttent jour après jour depuis les
années 1970 contre les violences faites aux femmes, aux minorités de
genre, aux enfants. Elles soutiennent celles et ceux qui les subissent
dans leur long cheminement vers la
reconstruction après avoir vécu
l’indicible. Les victimes qui ont fait le choix de recourir à la
justice, se heurtent bien souvent à un système qui refuse de les
entendre, de les comprendre, de les croire et de les reconnaître. Depuis
#Metoo, la tolérance sociale reculait, des progrès étaient accomplis.
Ne laissons pas anéantir ces progrès par des propos irresponsables,
graves et sexistes du Président de la République qui a porté atteinte
aux droits des victimes et aux droits de toutes les femmes et des
enfants.
Le vieux monde doit disparaître ne laissons pas ceux qui ont peur de le perdre défendre ses vestiges pourrissants.
Nous
continuerons à défendre avec détermination les droits des femmes à
disposer de leur corps et leur droit à une vie digne, débarrassée des
violences sexistes et sexuelles, une vie dans laquelle chaque agresseur,
quel que soit son statut, ne pourra se retrancher derrière une
quelconque immunité.
Nous appelons toutes celles et ceux qui défendent les droits des femmes, des enfants et des minorités de genres, et qui refusent les violences sexistes et sexuelles à des rassemblements devant toutes les préfectures ou les palais de Justice de France le Jeudi 11 janvier 2024.
Premières signataires :
Amicale du Nid, Assemblée des Femmes, Association nationale des études féministes ANEF, ATTAC, CADAC, CIVG Tenon, CGT,
Collectif
enfantiste, Collectif Ensemble contre le sexisme, Collectif Féministe
Contre le Viol , Collectif National pour les Droits des Femmes ,
Coordination française pour le lobby européen des femmes, Diplomatie
Féministe Femmes d’Avenir, Fédération des Associations Générales
Etudiantes, Fédération Nationale Solidarité Femmes, FEMEN, Femmes
Egalité, Femmes Solidaires, Fondation Copernic, FSU, Las Rojas, Ligue
des Droits de l’Homme, Ligue des Femmes Iraniennes pour la
Démocratie-LFID, Maison des Femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes
France, Mémoire traumatique et victimologie, Mouvement des femmes kurdes
en France TJK-F, Mouvement du Nid, Osez le Féminisme !, Réseau
Féministe « Ruptures », Stop aux Violences Obstétricales et
Gynécologiques France (@StopVOGfr), Union des Femmes Socialistes (SKB),
Union Etudiante, Union Nationale des Familles de Féminicide, Union
syndicale Solidaires, VISA Vigilance et Initiatives Syndicales
Antifascistes
En soutien : Ensemble !, France Insoumise, Gauche Ecosocialiste, NPA, PCF, Parti de Gauche , Parti Socialiste, PCOF