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La Poste [1]. Des salarié-es jetables.

Voici le premier article d'une série de 3. Il y a tant à dire sur La Poste ! Aujourd'hui, nous aborderons la politique de gestion des "Ressources Humaines". Puis nous aborderons la politique salariale. Et enfin, nous reviendrons sur les nombreuses luttes éparpillées que mènent les salarié-es de ce fleuron de notre... service public.
La Poste condamnée pour « primes inéquitables »

La Poste a été condamnée par le conseil des Prud'hommes de Paris à verser plus de 418.000 euros à 98 salariés pour des primes considérées comme inéquitables.
En cause, le "Complément Poste" créé il y a près de vingt ans, qui fait l'objet d'un calcul différent pour les employés de droit privé et les fonctionnaires. Ce qui ne correspond pas vraiment au principe « à travail égal, salaire égal ».   npa 34
Ancienne administration, devenue société de droit privé à capitaux d'Etat, La Poste n'embauche plus que des salariés de droit privé, moins chers et plus malléables.
La Poste a d’ores et déjà été condamnée à six reprises pour des faits similaires concernant 370 employés en tout, pour un montant de 1,6 million d’euros. Plus de 600 dossiers du même type sont en cours actuellement en Bretagne, et 200 autres dans l’Aude et dans l’Hérault.
Des salarié-es moins chers et jetables à volonté.
Des embauches systématiques en CDD renouvelés indéfiniment : telle est la politique de cette entreprise d'Etat censée assurer un service public !
Condamnée maintes et maintes fois par les prud’hommes, La Poste continue ses pratiques de patron de choc, faisant peser sur ses employé-es le stress du licenciement pour mieux les exploiter.
Comme en témoigne l'histoire toute récente de Nadège Poujol, factrice à Gaillac :

«J’ai effectué 15 mois en CDD au poste de factrice à La Poste de Gaillac puis un an en contrat d’apprentissage à Couffouleux. Normalement j’aurais dû être embauchée mais on m’a dit qu’en raison de restrictions budgétaires et d’un nombre trop important d’arrêts maladie je ne serais pas gardée». Nadège Poujol qui se voyait bien poursuivre une carrière de postière est désormais sur le flanc et a décidé de le dire. «La Poste lui a fait signer sept à huit CDD, c’est illégal, ajoute Didier Gomez, délégué syndical Sud PTT, et en général après un contrat d’apprentissage l’embauche en CDI est au bout». Une entorse à la main gauche contractée pendant son travail aura été le déclencheur des malheurs de Nadège Poujol. «J’ai tenu 15 jours, poursuit la postière, puis j’ai revu le médecin qui m’a donné une semaine d’arrêt. J’ai ensuite eu un entretien avec mon tuteur qui m’a dit qu’avec tous ces arrêts, ‘‘je ne pourrai pas me plaindre des conséquences’’». Les syndicalistes n’hésitent pas à parler de «magouille», lorsqu’ils ont appris que la fille d’un cadre de La Poste venait justement d’être embauchée.
 (Extrait d'un article de ladepeche.fr du 18/02/14).
Autre exemple :
Jonathan, un salarié de 28 ans déplore les conditions dans lesquelles il a été licencié par La Poste. Après huit ans de CDD et d'intérim, en décembre il a obtenu le CDI tant attendu dans le bureau de Talence. Seulement au bout d'un mois d'essai, sa direction lui affirme qu'il ne fait plus l'affaire. (France Bleu Gironde)
La Poste multiplie les condamnations, sans que cela entraîne le moindre changement dans sa manière de traiter ses salarié-es.
À l'heure où le patronat met toutes ses forces pour déconstruire le Code du Travail et pouvoir ainsi exploiter sans entrave, une telle attitude de la part d'une entreprise d'Etat (c'est qui, le Chef de l'État ?) est tout simplement honteuse et révoltante.

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