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Coronavirus et capitalisme, immunisons-nous contre l'enfumage !


 Cours boursiers ... le vieux monde est derrière nous...
mais il persiste à rester devant ! 

Cette page est une invitation à accompagner l'analyse que propose l'économiste Eric Toussaint de l'entrelacement, à bien des égards mystificateur, des actuelles crise pandémique et boursière, alias capitaliste. On trouvera ci-après, inspiré librement de deux articles de cet auteur, une sorte de synthèse (incluant les liens vers ces articles à lire de près) de cette approche qui doit se comprendre comme un avertissement à garder l'esprit en éveil, comme un appel à déjouer la volonté de neutralisation par nos gouvernants de l'explosivité politique, radicalement anticapitaliste, qui est au coeur de la monumentale crise sanitaire du moment. Il dépend de nous que Macron et Philippe paient au prix fort ce que le coronavirus met en évidence de leur implication dans la catastrophe vers laquelle, à l'unisson de leurs semblables dans le monde, ils nous précipitent.


 La crise financière aujourd'hui

 1/ Ce n’est pas le coronavirus et son expansion qui constituent la cause de la crise, la pandémie n’est qu’un élément détonateur. Tous les facteurs d’une nouvelle crise financière sont en fait réunis depuis plusieurs années, au moins depuis 2017-2018.
La chute des cours boursiers était en vue, prévue même, bien avant que le coronavirus ne fasse son apparition.

2/ Une partie des très riches (le 1 %, le Grand Capital) décide, tôt ou tard, de commencer à vendre les actions qu’il a acquises quand il considère que toute fête financière a une fin, et plutôt que la subir il préfère prendre les devants. Quand les signes précurseurs de la crise apparaissent, les grands actionnaires préfèrent être les premiers à vendre afin d’obtenir le meilleur prix possible avant que le cours des actions ne baisse très fortement. Mais en cela ils précipitent la chute des cours boursiers. Capitalistes un jour, capitalistes toujours, après eux le déluge !

La crise actuelle participe du tournant néolibéral du capitalisme (fin des années 70) : les gouvernements, après 40 ans de corsetage relatif des mécanismes de financiarisation ("Trente (sic) Glorieuses"), ont donné toute liberté au Grand Capital de faire ce qu’il veut dans le secteur financier.

3/ Ces dernières années, le Grand Capital, qui considère que le taux de rentabilité qu’il tire dans la production n’est pas suffisant, a développé les activités financières non directement liées à la production. Spéculation, endettement... les placements financiers sont privilégiés au détriment de l'investissement productif...

Le découplage fatal : euphorie expansive (en fait fuite en avant) de la finance vs dépression productive

4/ Ce capital "fictif" (sans lien direct avec la production) fait du "profit" dans le vase clos de la spéculation mais il finit par être rattrapé par ce qui se passe dans la production matérielle. Celle-ci impactée, entre autres, par la chute de la demande globale que suscitent les cures d'austérité (baisse des revenus et réduction des dépenses publiques), connaît depuis deux ans un important ralentissement : la productivité baisse, le profit baisse aussi ou stagne, la surproduction est au rendez-vous en 2019, une récession apparaît dans le secteur de la production industrielle en Allemagne, en Italie, au Japon, en Afrique du Sud, en Argentine… dans plusieurs secteurs industriels aux États-Unis. 

Mais, alors que la production déprime, la bourse, enfermée dans sa bulle, continue à s'enflammer...  (tiré librement de Non, le coronavirus n’est pas le responsable de la chute des cours boursiers).

5/ La frénésie de l’augmentation des valeurs boursières se maintient malgré l'apparition des chocs boursiers (le premier en décembre 2018 aux Etats-Unis) bien avant, c'est à noter, l'apparition de la pandémie du coronavirus : avec la baisse des taux, les grandes entreprises privées et les grands fonds d’investissements augmentent leur endettement.

Atterrissage brutal, capitaliste : une épidémie ... de krachs boursiers.

6/ L'apparition de la pandémie met au jour la dynamique de la crise économique et les prémices de la crise financière à l'oeuvre que, avec l'aide des réponses des Banques Centrales, les bourses pensaient (resic) déjouer. Quand l'OMS prononce l'état d'urgence de santé publique de portée internationale le , que fin février le nombre de nouveaux cas déclarés quotidiennement hors de Chine s'avère plus élevé que dans ce pays et que des mesures de quarantaine sont prises dans plusieurs pays induisant des chutes de production relayant celle commencée précocement en Chine dans sa riposte à l'épidémie, c'est la panique avec des ventes massives d'actions : les bourses dévissent à partir de fin février malgré l'intervention des banques centrales sous forme de baisse des taux d'intérêt et d'injections de liquidités en appui prioritaire aux banques. 

A retenir de ce rapide (forcément incomplet) balayage

7/ Quand la crise sanitaire explose, celle-ci n'est que le "détonateur, l'étincelle" d'une crise boursière, on l'a vu, déjà en marche quoique soumise au déni des acteurs financiers appuyé par leurs relais médiatiques et politiques : le coronavirus n'en est pas la cause profonde, d'autres évènements graves auraient pu jouer le phénomène de détonateur "par exemple, une guerre déclarée et chaude entre Washington et l’Iran ou une intervention militaire directe des États-Unis au Venezuela. La crise boursière qui s’en serait suivie aurait été attribuée à la guerre et ses conséquences".

8/ Affirmer que la crise économique (productive et financière) actuelle a pour cause, comme nous le serinent à longueur de journée médias et gouvernement, a une fonction essentielle : se servir du choc émotif provoqué par le danger bien réel de la pandémie pour que la nécessaire riposte sanitaire fasse écran à la responsabilité qui incombe à la logique économique et politique du capitalisme, destructrice des protections sociales, en particulier concernant la santé, dans le développement de ladite pandémie. Mais l'instrumentalisation en cours ne s'arrête pas là : les récentes mesures policiarisant à outrance la mesure de confinement ou accentuant les attaques contre le droit du travail sont de sérieux avertissements que la logique capitaliste, qui est la cause profonde, systémique, du malheur actuel que nous connaissons, déploiera en les aggravant plus que d'habitude ses habituels effets délétères antisociaux, si nous ne nous préparons pas à reprendre, dès la fin du confinement, nos mobilisations pré-coronavirus. (tiré librement de La pandémie du capitalisme, le coronavirus et la crise économique).

Antoine

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