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La gauche face à la situation des migrant-es...


 ... dérive, polémiques, division ! Comprendre...

Martinez ne parle pas le Bompard : en particulier il ne perd pas une minute à divaguer sur la nécessité d'aider les pays d'origine des migrants comme réponse à l'accueil des migrants, je dis bien comme réponse... Car aborder ce sujet comme réponse aux urgences que vivent ces gens, c'est se payer la tête de ces gens mêmes d'abord et deuxièmement cela cache l'idée qu'après l'accueil, il y a le renvoi "chez eux" (relisez la déclaration de Mélenchon qui est relevée dans l'article du Diplo que j'ai mis dans mon commentaire (1)) sans avoir rien changé aux causes premières et lourdes des migrations : guerres et/ou misère ! A bon entendeur salut. Et, lisez bien, Martinez n'hésite pas à dire sans ambages que ne pas garder le cap de l'ouverture sans réserve aux migrants, c'est céder au discours de l'extrême droite et diviser le front ouvrier par où tous les salariés, migrants, non migrants, sont affaiblis face à l'offensive du capital. Cliquer ici

La lourde faute de la France Insoumise

Cela s'est vu sur les commentaires postés sur Mediapart, où des militant-es insoumis font le siège incessant des billets qui refusent de se soumettre à la "ligne" imposée par Jean-Luc Mélenchon jusque dans ses propres rangs (Coup de gueule : la girouette Mélenchon. Impérial !) : l'intervention ferme de Philippe Martinez (à lire ici) en faveur de la libre installation des migrant-es en France les a désarçonné-es; sonné-es, ils et elles ont cependant peu tardé à reprendre leur vindicte faisant des porteurs de critiques des traîtres vendus à Macron, voire à Le Pen. C'est dire le degré de violence qu'il leur faut déployer pour se convaincre d'abord et convaincre ensuite que la FI ne se renie pas quand, comme vient aujourd'hui même de le confirmer Jean-Luc Mélenchon sur France 3
(voir les 6 premières minutes), elle se déclare opposée à ce que Martinez mais aussi les auteurs de la pétition commune à Mediapart, Regard et Politis (voir le billet qui ouvre cette page) appellent de leurs voeux : que chacun-e se mobilise pour que les frontières s'ouvrent et que l'accueil des migrant-es soit rendu possible mais aussi, en prolongement, leur droit à s'installer et à circuler sur le territoire. 


Chacun appréciera les positions en présence mais il est vital de ne pas rester spectateur/spectatrice du débat car l'enjeu, derrière l'impératif immédiat de l'accueil des migrant-es, est terrible, terrifiant : en ce qui se donne à voir comme le lancement de la prochaine campagne électorale, Mélenchon le redit aujourd'hui même, on nous invite à ne pas faire de cette question des migrant-es la question politique centrale. Ce serait, nous assène-t-on, faire le jeu de l'extrême droite ! Incroyable pirouette renversant les responsabilités puisque, nous sommes d'accord avec Philippe Martinez, refuser de relever ce qui est le défi de l'extrême droite qui laisse accroire que les migrant-es sont un danger pour l'emploi et les salaires des travailleurs ...français, c'est de fait ouvrir...les frontières politiques pour que cette démarche de division dans la population devienne l'axe non questionnable du moment. Par où le l'exFN-RN ne peut que continuer à se renforcer ! Ne pas faire donc de la question centrale de l'extrême droite l'objet central de notre défi politique, à nous, du moment doit donc interroger : surtout quand ce décentrement s'accompagne du refus de la FI de continuer à revendiquer ce que ses dirigeant-es revendiquaient du temps de feu le Front de Gauche : la régularisation de tous les sans-papiers sans jamais soutenir qu'il fallait expulser ! Comme le billet de Mediapart "Martinez, de la CGT, ne parle pas le Bompard (FI) et c'est bien !" le rappelle aussi, en pleine campagne électorale déjà, il y a un an, Mélenchon n'hésitait pas à entériner qu'on ne pouvait plus régulariser tout le monde. 
 
Le dirigeant de la CGT, sans jamais nommer la FI ni Mélenchon, voit, à juste titre, dans ce positionnement une concession à ce qui, sous la pression de l'extrême droite, gagne tout le champ politique. Ce à quoi il faut absolument s'opposer, ce à quoi se refuse le leader de la FI : par le calcul électoraliste qu'il faut se gagner des électeurs et électrices séduit-es par les vues nauséabondes de Le Pen et Cie "en prenant en compte ce qu'ils et elles pensent des migrant-es" ? Misère de la logique électoraliste là où, à l'opposé, le syndicaliste avance que l'on ne "gagnera" qu'en rassemblant migrant-es et non-migrant-es par la lutte pour l'égalité des droits ! 

Oui, la question des migrant-es est bien centrale aujourd'hui, décrétons-la cruciale, car il en va certes du malheur ou du bonheur de ceux et celles qui arrivent en fuyant misère, guerres, dictatures... Car il en va aussi de notre malheur à tous et toutes si la digue de la solidarité internationale inconditionnelle venait à céder au vent mauvais, prélude à un tsunami, porté par l'extrême droite et relayé, avec beaucoup de faux-fuyants et bien des cabrioles pseudo humanistes, par une partie de la gauche, obnubilée qu'elle est par la gagne par les urnes au point d'en oublier l'incontournable gagne par les luttes. 

Toutes choses qui signent une dérive bleu-blanc-rouge aggravée où le rouge, déjà bien terni, se décolore à vive allure ! Avis de désastre politique en marche...

Parole de député insoumis



Petit détour par l'histoire de la gauche

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En fidélité non dogmatique à Marx

On ne peut lutter contre la « mise en concurrence » que par des législations qui permettent aux exilé·e·s, économiques ou politiques, de jouir des mêmes droits sociaux et politiques que les nationaux.
(Jacques Bidet, coauteur du Dictionnaire Marx contemporain et exégète marxiste.)

 
L’immigration devient le bouc émissaire.
Cherchant le plus court chemin en direction du peuple électeur, le populisme de gauche tend à s’accommoder de l’opinion commune ainsi formatée. […]  

Il ne rejoint pas, certes, le discours du populisme de droite qui dénonce une menace pesant non seulement sur nos emplois et notre santé — en dépit du fait que c’est bien la politique néolibérale qui ruine le droit du travail, qui remplace les hôpitaux par des cliniques privées à prix fort, etc. —, mais aussi également notre culture et notre identité. Mais il lui fait en quelque sorte écho. Cliquer ici
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Le point de vue "humaniste" 
qui signe la pétition solidaire mais, au nom du refus du pugilat politique, refuse de se confronter à la dérive à droite (en la nommant comme telle) dont est porteuse la direction de la FI. En pleine contradiction avec ladite pétition :




Ce dont les migrations sont le refus et nous présentent la dette à payer en urgence !



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