À la Une...

Montpellier continue la mobilisation contre la réforme des retraites




Moins de monde que le 5 mais une mobilisation qui se renforce sur certains secteurs 

Il est inutile de biaiser sur les chiffres : aujourd'hui à Montpellier nous étions 10 000, peut-être plus (Midi Libre nous à comptés à 7000) (1). Loin évidemment des 25 000 du 5. Mais si l'arithmétique compte, nous devons garder à l'esprit que les mobilisations se déploient rarement de façon linéaire et mécanique et que ce que certains s'empressent de voir comme un recul ou un reflux participe souvent d'une logique, d'une horloge, interne des mobilisations intégrant la nécessité d'ajuster ses forces en fonction de ce que ceux d'en face/d'en haut font ou ne font pas mais aussi du choix tactique que tel ou tel secteur en lutte opère pour faciliter l'entrée en grève ou, si elle est déjà engagée, son extension.

Il y a là, pour aller au plus vite, une complexe économie, au sens d'une régulation, des luttes qui ne se résume pas à se compter toujours plus nombreux à manifester au risque de négliger ce travail en profondeur, d'ancrage et d'extension de ce qui est aussi décisif, sinon plus, que les manifestations, le blocage de l'activité dans les lieux même de travail. Et cela d'autant plus que ce temps propre de la grève ne colle pas toujours immédiatement au tempo des manifestations. 

C'est d'ailleurs cette minutieuse articulation des manifs et des grèves qui doit permettre de vérifier que les divers appels à battre le pavé ne finissent pas par devenir leur propre raison d'être pour, de fait, éviter les passages à la grève, comme on dit les passages à l'acte, jusqu'à finir par épuiser les énergies mobilisées comme cela s'est vu dans la sidérante répétitivité routinière des précédentes mobilisations sur les retraites ou la loi Travail. Tactique ayant mené irrémédiablement à l'échec.


Dans la manifestation du jour et en l'absence, à cette heure, des chiffres des grèves dans la région, il est clairement apparu, au milieu d'une grande diversité des secteurs mobilisés, deux signes de renforcement du mouvement : d'une part, une impressionnante présence des personnels de l'éducation, tous niveaux confondus, avec leurs banderoles d'établissements, souvent extérieurs à Montpellier, qui n'étaient pas apparues le 5; avec des étudiants et lycéens aussi dynamiquement, comme d'habitude, de la partie en tête de manifestation; mais aussi, d'autre part, une plus forte mobilisation des Gilets Jaunes, dont une bonne partie s'était significativement insérée dans le cortège de l'Education. A noter également une mobilisation maintenue des hospitaliers et des cheminots. Tout ceci apparaît dans le reportage photo que nous proposons à la suite de ce compte rendu. 

Syndicalement la CGT était toujours fortement représentée quoiqu'en recul net par rapport au 5. FO très en-dessous, l'UNSA, paradoxalement, dans le contexte évoqué plus haut, pour une organisation syndiquant un nombre significatif d'enseignants, réduite à une présence symbolique contrastant avec le cortège qu'elle avait constitué l'autre fois; la FSU au contraire était plus en phase avec la mobilisation du secteur dont nous avons parlé et Solidaires toujours dynamique et plus en nombre que la semaine antérieure.

Le NPA 34 a, quant à lui, massivement distribué ses tracts et diffusé son hebdo, l'Anticapitaliste, avec les analyses et propositions qu'il porte dans cette mobilisation. Des militants de l'UCL, LFI, Confluences, Nous Sommes, le PC et les Verts étaient également présents.

Pour ce qui est des perspectives, notons les appels, tant des fédérations enseignantes que d'une AG Educ34, à participer à des AG inter-établissements travaillant à la reconduction et à la généralisation des grèves. Retenons, pour conclure, que la mobilisation du 10 n'était pas configurée, dans ses points forts, comme celle du 5, et qu'elle était qualitativement, à défaut de l'être quantitativement, aussi prometteuse, sinon plus, pour la suite de l'action contre l'attaque macronienne.

La prochaine manif appelée par les syndicats est pour ce jeudi, parcours à préciser. 


La lutte continue, renforçons-la !

Correspondant NPA 34 

(1) Midi Libre a compté 6000 manifestants à Nîmes et les syndicats 35 000 au total en région.



Reportage photo NPA 34
 (Cliquer sur la première photo pour lancer le diaporama et agrandir les photos)

Les jeunes en tête







































 


















Noir c'est noir

Macron Soulages le Patronat

Macron nous renvoie Soulages de fer
















A lire aussi

Les choses sont claires : il faut massifier le mouvement de grève reconductible partout où c’est possible. Faire en sorte que le 17 décembre permette d’entraîner là où la grève est la plus difficile à construire, dans le privé particulièrement.

Pour avancer dans cette direction, nous devons renforcer les liens interprofessionnels au niveau local : il s’agit de se donner confiance par des rencontres entre secteurs, de tourner dans les établissements où la grève est difficile à mettre en place (hôpitaux, administrations, privé…). Mais aussi, voire surtout, faire en sorte que les personnels mobilisés prennent en charge leur mouvement : organiser des actions, des manifestations locales le 12 décembre, des débrayages, des meetings interprofessionnels de mobilisation, des collectes pour les caisses de grèves. Faire en sorte que, petit à petit, ce soient les grévistes qui organisent la lutte et non les grandes directions syndicales dont une partie, à n’en pas douter, cherche un compromis avec le gouvernement.

Si le mouvement continue à se construire, à faire face aux pièges, il peut remettre en cause l’entièreté de la politique de casse sociale du gouvernement, dégager Macron et sa politique. Cliquer ici


Et aussi




Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA