... pas la politique gouvernementale qui le fait monter !
Finies
les élections régionales, rien n'est réglé de la situation
insupportable que vivent des millions de gens comme conséquence de la
politique antisociale du gouvernement. Profitant de la logique
antidémocratique de la Ve République, qu'à une époque ils combattaient,
les socialistes auront réussi à déjouer la déroute électorale que leur
impopularité exponentielle leur promettait. Avec un art consommé de la
manoeuvre politicienne, ils ont obtenu de ranger sous leur bannière,
pourtant délavée par tant de compromissions et reniements, un Front de
Gauche, toutes composantes confondues, emporté par la dérive d'une
alliance avec un EELV restant, par-delà ses postures d'opposant, sur
orbite gouvernementale. Les socialistes auront réussi également à piéger
une droite dépassée par une poussée du Front National captant de larges
franges de son électorat. La victoire 7 (régions) à 5 (pour le PS) de
cette droite est une victoire à la Pyrrhus. Les désistements des
socialistes à son profit, véritable baiser de la mort, bouclent la
recomposition des frontières politiques que provoque l'affirmation du FN
: celui-ci finit de faire s'effondrer les derniers marqueurs de gauche
subsistant dans le PS, ce dont témoigne, entre autres, couronnant les
macroneries antisociales, l'instauration de l'état d'urgence, le
sécuritarisme policier ou encore la mise à l'étude de la déchéance de
nationalité, ce grand totem de l'extrême droite !
Le grand
vainqueur reste le FN qui connaît une très forte poussée le plaçant
comme premier parti du pays au soir du premier tour. Sa défaite au soir
du second tour n'est que partie remise car les coordonnées de sa montée
en puissance se sont encore paradoxalement renforcées
par cette absorption réussie par le PS, grâce à l'épouvantail de la
menace fasciste (sic), de ce qui, sur sa gauche, se posait en
alternative politique. Alternative portée par une force se proposant,
d'une part, de neutraliser la mainmise du FN sur une partie du
mécontentement populaire et, d'autre part, de remettre dans le jeu
politique ces abstentionnistes qui constituent la moitié des inscrits
ainsi que ceux et celles que le système électoral exclut.
L'électoralisme et la lutte pour les places auront eu raison de cette
prétention à être, sur la durée, cette "autre gauche" qui s'était
affirmée lors de la campagne Mélenchon de 2012 : tous ceux qui étaient
derrière lui, se sont retrouvés aujourd'hui sur les listes conduites par
les Hollandréou régionaux. En Languedoc-Roussillon-Midi- Pyrénées, sur une liste menée par une ex-secrétaire d'Etat vallsienne !
Ce champ de ruines de la gauche dite radicale ne doit pas cependant faire oublier que le mouvement social commence à envoyer des signaux, certes encore embryonnaires, tel celui de la chemise déchirée d'Air France, qu'il pourrait se remettre en mouvement. La relance par le gouvernement, se sentant légitimé électoralement et désormais débarrassé de tout danger sur sa gauche, de son offensive antipopulaire pourrait être son erreur fatale. Mais cela ne se fera pas mécaniquement. Tous ceux et toutes celles qui restent fidèles à l'objectif d'une rupture avec les politiques d'austérité doivent trouver les voies de la convergence anticapitaliste pour qu'ainsi se créé le facteur politique permettant aux salarié-es, aux sans-emploi, aux habitants des quartiers, aux jeunes et aux femmes qui sont les premières victimes de l'offensive capitaliste, à tous les pauvres et à ceux qui vivent de violents déclassements sociaux mais aussi aux migrants, d'imposer précisément le primat du social contestataire que les manoeuvres électorales et la répression sécuritaire cherchent à paralyser.
Ce champ de ruines de la gauche dite radicale ne doit pas cependant faire oublier que le mouvement social commence à envoyer des signaux, certes encore embryonnaires, tel celui de la chemise déchirée d'Air France, qu'il pourrait se remettre en mouvement. La relance par le gouvernement, se sentant légitimé électoralement et désormais débarrassé de tout danger sur sa gauche, de son offensive antipopulaire pourrait être son erreur fatale. Mais cela ne se fera pas mécaniquement. Tous ceux et toutes celles qui restent fidèles à l'objectif d'une rupture avec les politiques d'austérité doivent trouver les voies de la convergence anticapitaliste pour qu'ainsi se créé le facteur politique permettant aux salarié-es, aux sans-emploi, aux habitants des quartiers, aux jeunes et aux femmes qui sont les premières victimes de l'offensive capitaliste, à tous les pauvres et à ceux qui vivent de violents déclassements sociaux mais aussi aux migrants, d'imposer précisément le primat du social contestataire que les manoeuvres électorales et la répression sécuritaire cherchent à paralyser.
L'objectif
primordial d'annulation de l'état d'urgence mais aussi l'insertion dans
les luttes écologiques radicales, dynamisées par les mobilisations
antiCop21, qui sont la pointe avancée de l'opposition au gouvernement,
doivent être les priorités politiques du moment avec la perspective
incontournable de dégager par là
"tous ensemble" l'horizon pour un autre monde, celui de la solidarité,
de la justice sociale et du sauvetage de la planète, pour un autre monde
que celui étriqué des froids calculs capitalistes.
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Nous reviendrons prochainement sur notre blog sur les élections régionales tant au plan local que national.
A lire aussi
Le communiqué national du NPA
Et aussi les liens sur les élections extraits de la Lettre d'Information (LI) du NPA 34 de cette semaine
- Montpellier. Ses quartiers populaires, leur abstentionnisme... L'exemple de La Mosson. 12 Dec
- Le billet du vendredi [52] 11 Dec
- Gauche et droite ouvrent la voie au FN, répondons par nos mobilisations !
- De « l’état de guerre » à l’Etat policier
- Violences policières à Nantes
- Front national : Il est encore temps !
- À la gauche du PS : Sauve qui peut… les postes !
- “L’abstention des classes populaires est tout à fait logique (Les Inrocks)
- Comprendre les abstentionnistes (plutôt que les injurier) (Regards)
- Ce que s’abstenir veut dire (Le Monde Dplomatique, article de 2014)
- Comprendre le poids de l’abstention… en carte ! (Cassini)
- Le deuil de la démocratie représentative
(Grise Bouille)
- Démocratie : ferme ta gueule et vote (Mouise Bourgeois presents)
- Second tour des régionales : les liquidateurs, par Paul Ariès (Politis)
- Gauche fragile, gauche de gauche en question… (Regards)
- Régionales : les télés font le coup de la surprise (Ma vie au poste)
- Enzo Traverso : « La mutation “post-fasciste” risque de dynamiter le cadre politique » (Regards)
- Le vrai barrage au Front national, par Edwy Plenel (AntiK)
- Le FN va-t-il supprimer les 500 000 emplois de l’économie sociale et solidaire dans les régions qu’il convoite ? (Basta !)
- Mythologie du front républicain(Le Monde Diplomatique)
- Ce qui fait monter le FN : un éclairage économique, par Michel Husson (son site)
- Plus indigent que sinistre ou plus sinistre qu’indigent ? Le programme du FN sur l’école…
(Enseigner au XXI siècle)
- Le Front national contre la Françafrique ? (Survie)
Et encore